Du haut de nos positions fortes
De nos victoires dont le prestige est terni
Par les défaites vengeresses, les futilités de l’ennemi banni
Nos fragiles projets sont le dessein de leur créateur qui nous emporte.
Les fers des géantes ne tarderont pas à se mêler
A la boue, les temps commencent à se défiler.
Il m’a fallu jusqu’ici trouver ma voie sans manquer d’équilibre
Descendre à la mer, sans m’abandonner à l’emprise, retourner à l’air libre.
Au passage foudroyant des aigles,
Chevaucher tous les horizons d’un battement d’ailes,
Passer au travers des chaînes des siècles,
Ne jamais cesser de marcher sans briser la glace de leur socle,
J’ai crié plus haut que tous les barrissements
Qui cherchaient à m’ensevelir sous les avalanches
Qui s’esclaffaient d’orgueil quand je m’enfonçais dans les gorges de Sallanches
Pourtant, j’ai trouvé la force de tordre les lignes imaginaires de nos latitudes,
J’ai traversé l’onde des sources sans tarissement
Avancé par delà le brouillard des incertitudes,
J’ai franchi le chemin de l’adret,
Pointé du doigt au passant égaré
Le sommet du Mont Blanc qu’il croyait trouver dans l’envers du décor
Au loin dans l’ubac, dans les rudes hivers qui envahissent nos corps
J’étais un homme accompli quand j’ai pu y voir
Les sages réunis, à l’unisson sortis de leur tours d’ivoire,
Les chenilles cotonneuses et laborieuses
Préparer les drapeaux argentés de nos destinées victorieuses.
Il est l’heure de continuer jusqu’au bout de la lueur de mon chemin
Parfois seul, tantôt accompagné d’un ami sincère
Avec ce souvenir d’un bras chaleureux qui me serre
L’éternité s’infuse doucement dans mes pensées silencieuses
Préservées dans un état de nature sauvage, majestueuse
Les traces dans la neige s’effaceront pour laisser place à d’autres lendemains.
@stephanearrami – mars 2014
Photographie – Baie de Carthage – K. MOINARD ARRAMI Tous droits réservés